• Foto de famille

    auteur : Patrick

     Il aveat d’alure tonton Jules drai coume un piquet, pou s’fère tirer le portrèt avec Joseph son permier quenioa.

    Tante  Anne-Marie è teat déjà eqnée, vu qu’elle print un sieutâ pou poser o les siens ; ene affaire de famille, car avant d’être son ome, Jules étaet son cousin germain.

    Qi c’èt-y q’avaet pu fère la coupe au bol à mon cousin Joseph ?

    A ma connaissance surtout pas mon père, meme si c’étaet le touzou d’la famille, li ça teat la tondeuse, pas pu de treiz milimetre sur le pô ;

    Quan à Jules, li qi teat un bon gâ, plutôt paizan qe coûpou de pai, y n’aurai jamais pris un tel chantier.

    Mais j’verai ben la dessous ene manigance de tante Anne-Marie qi teat ben près de ses sous et poin prete à payer le touzou de pai.

    J’la vi ben d’mande a son biao- père qi se nomme Jules li aussi, y qerche tou ensnsembl.

    Jules le père, teat un ome à tou fère, chez la mademouézouelle de Charrette au Pont-Hu à P’tit Mars

    A la prim, tou les jous y soigne la menaijerie, ya un joa, neuf poules,  un jard et quatre ouaes ; y beche, sème, pique, sarcle dan l’courtil pou récolter d’la legume ; y tâille lè haes, feat des coûpes de bouéz, écale les bûches, fagote.

    Le gran-pére  teat un ome qheuru à l’ouvraije et ben emabl, mais la touzerie n’éteat pas son domaine ; dame ten-pi y fi de son mieu.

    Ben emable pour sur, mè faleat surtou pas li monte sur le paï.

    Tante Anne-Marie qi teat malcommode yelle itou, l’apri à sè dépends ; un jou qè teat ma lunée, le père Jules lui fi comprendre ; qi teat chez li et qe si è teat là pou fère des escandalouzes, et ben n’aveat qa rentre chez sa mère.

    Ma tante bouqëe, pouilla ses hardes, hucha son quenioa, e y s’en allèrent à pied, direction le Pas de Maille à Saint Mars chez mes gran-parents, en chemin y firent ene pause a Clarivette chez les cousins Chassé, pour baire ene bolé .

     C’est bout d’la photo.

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