• La source

    Auteur : Marie-Monique

    La poétrie-là et den le nouviao livr du Centr Marc Lebris "Ecrivaijes de Hoate-Bertègne"

    A russele d’abord en sourderiao,
    C’ét to just si on peut la vouèr,
    a se qhute so la moûsse doujette
    avant qe de sourdr à nouviao.

    A va a son laizi, atrempë, tranqhile.
    A qhuqhusse, a cachemute.
    Come pour ne pouint detourbe,
    tot a la douce, a coure sans brut

    A ferluze, a terluze, a se grâle ou soulai.
    A nivace, a godine, a jaopitre
    a se muce entere la roche
    ao través dous feuilles môtes a tournâille.

    Ale acoute turlute les oziaos
    sublle le vent den la ramée,
    berdousse le tonaire ou lein,
    derlinde les berdinghettes ous troupiaos

    Cant c’ét qi fet ben fret a groue,
    Tot la bâsse sézon a reste cobée,
    Més à la pichée des rouzinettes
    A recomme à chante ou mitan des bouéz

     

     

    La vla tournée en francëz:

    La source.

    Elle ruisselle en mince filet d’eau
    c’est à peine si on peut la voir
    Elle se cache sous la mousse douillette
    Avant d’apparaître à nouveau

    Elle va à son rythme, calme, tranquille.
    Elle susurre, elle chuchote,
    comme pour ne pas déranger,
    Tout doucement elle coule sans bruit.

    Elle resplendit, elle scintille, se prélasse au soleil
    Elle rêvasse, elle s’amuse, elle folâtre,
    Elle se glisse entre les rochers
    A travers les feuilles mortes elle tourbillonne.

    Elle écoute chanter les oiseaux
    siffler le vent dans la cime des arbres
    gronder le tonnerre au loin
    sonner les clochettes des troupeaux.

    Lorsqu’il fait très froid elle se transforme en glace
    Tout l’hiver elle reste silencieuse
    Et lorsqu’ apparaissent les premières jonquilles
    Elle recommence à chanter au milieu des bois.

     

     

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