• Les arbr'

    auteur : Solange

    Dans l’ boué de sapin pianté y’a vantié ben pu d’cent quateur vingt ans,  tot eun lisière a été déchômée, toutue à bas. J’en aurai bressu d’vâr les sapins si drets et hao, les hêtres au pied torsus à bas, évaillés, en pagalle  comme des bêtes ceurvées.

    Y n’ava pourtant vu des tempêtes aoutant comme aoutant. Celle de mars 49 qu’ava culbuté tot les tillieuls de l’allée du bas, celle du 3 féverier 90… et ben  cet’ late j’m’en rappelle comme si ca te à matin !

    Les deux grand cèdres des baleines à bas, yun en travers de d’laroute et l’aoute en travers de l’allée. Le grou hêtre du bout d’l’étang de d’même et les p’tits sapins d’l’allée du haou, les uns apiès les aout’ !

    Asteur c’est aout’ chaouse, faut fair’ d’la piace. Dans les pièces ou  y’avait  du grain et des biettes, n’ay des routes et des maisons, des collèges, des salles de sport.

    Dame, n’y a pu d’ouailles à garder, faut ben occuper la jeunesse à queuque chouse !

    Comme disait ma défune tante :  Nanne-Marie : « en 2000, y’ara pu qu’des routes et des maisons. Je n’sai paq queque le mond’ mang’ront d’mézé. Et pi nous on d’reste dans l’mitant et j’chounne point prêts d’nous déculer d’là à moins d’un trembiement d’terre» .

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